Les sources de pollution intérieure sont multiples… et nocives. Plante dépolluante dans la chambre, lutte contre la moisissure : les conseils pour purifier votre air et mieux respirer chez vous.
Particules fines, alerte pic de pollution… ces notions sont devenues familières aux habitants des grandes agglomérations, conscients de respirer chaque jour un air d’une qualité variable. Alors que nous passons 80% de notre temps à l’intérieur, nous sommes en revanche moins conscients de l’importance de la pollution intérieure. Elle provoque des irritations oculaires ou cutanées, des difficultés à respirer, et peut, après une exposition prolongée, entraîner des allergies sévères, de l’asthme, voire des cancers. Cette dégradation de l’air intérieur causerait, d’après une étude de l’ANSES1, plus de 20 000 décès par an en France, et mérite d’être prise au sérieux.
Les sources de pollution intérieure
De nombreux éléments vicient la qualité de l’air que nous respirons à l’intérieur. Citons les polluants biologiques, comme les bactéries, virus, toxines et les moisissures qui s’épanouissent dans les ventilations ou canalisations mal entretenues, ou encore les allergènes dégagés par les plantes, animaux domestiques, acariens.
Mais les sources les plus diverses et dangereuses sont les polluants chimiques, tels le monoxyde de carbone, les solvants des peintures et des produits ménagers, la colle, les produits de traitement du bois, pour la plupart cancérigènes, mais aussi les phtalates contenus dans le plastique, le plomb…
La poussière que nous inhalons contient des particules allergènes, des pollens, des fumées, ainsi que des fibres émises par certains matériaux (laine de verre, amiante, sisal) qui restent en suspension dans l’air après des travaux, des sessions de bricolage ou de ménage. Le tabac, faut-il encore le rappeler, contient plus de 3000 substances nocives et cause des cancers, que l’on soit fumeur actif ou passif. Un constat alarmant heureusement compensé par la possibilité d’améliorer la qualité de son air intérieur.
Utiliser les plantes dépolluantes
Les plantes ont la propriété d’absorber, lors du mécanisme de photosynthèse, du dioxyde de carbone, mais aussi d’autres composés toxiques présents dans l’air, qu’elles décomposent et métabolisent pour créer de l’énergie. Chapeau.
Certaines ont en prime la capacité de stocker certains métaux lourds dans leurs tissus : ce processus de dépollution des plantes sur le sol, l’eau et l’air s’appelle phytoremédiation. Alors, lesquelles choisir ? La phalangère, de son petit nom « plante araignée », le lierre, ou le pothos sont très efficaces contre le monoxyde de carbone, le benzène, le toluène, le xylène et le formaldéhyde, tout comme le ficus, capable d’absorber en une journée 50% du formaldéhyde et 30% du benzène d’une pièce. Re-chapeau. Le palmier areca élimine lui aussi avec diligence le formaldéhyde, ainsi que le xylène contenu dans la peinture. Le rhapis, un autre palmier, absorbe l’ammoniaque, présents dans de nombreux produits ménagers. La fleur de Lune est, quant à elle, friande des composés organiques volatils des colles et peintures. Autant d’excellentes raisons de verdir votre intérieur !
Veiller au renouvellement de l’air
Tous ces composés toxiques le sont aussi en raison de leur forte concentration. Prenez l’habitude d’aérez votre maison en grand chaque matin en ouvrant toutes les fenêtres pendant 10 minutes, vous évitez ainsi l’accumulation de fibres, particules et composés organiques volatils. La qualité de votre ventilation est cruciale, afin de limiter l’entrée de polluants en provenance de l’extérieur tout en assurant un renouvellement régulier de votre air intérieur. Une VMC (ventilation mécanique contrôlée) bien entretenue évitera aussi la prolifération des moisissures dans vos pièces d’eau et canalisations.
Faire le ménage très régulièrement
Limitez le nombre de particules irritantes en suspension en éliminant la poussière au moins une fois par semaine chez vous, davantage si vous vivez à proximité d’un axe routier important ou si vous êtes fumeur. Pensez à nettoyer l’intérieur de vos vitres, où se déposent de nombreuses substances. Changez d’éponge a minima une fois par mois, et éliminez les bactéries qui s’y installent en la faisant chauffer chaque soir deux minutes au micro-ondes, après l’avoir bien mouillée. Veillez à faire sécher vos serviettes de toilette dans un endroit bien aéré afin d’éviter la prolifération de champignons.
Modifier ses produits d’entretien
L’importance d’un ménage régulier ne justifie pas l’utilisation d’une foule de produits ménagers, encore plus toxiques. Privilégiez les produits naturels comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude et le savon noir, capables à eux trois de remplacer l’ensemble de vos produits d’entretien. Bannissez l’eau de Javel, soupçonnée d’augmenter la vulnérabilité des enfants aux infections ORL. Enfin, évitez les mélanges de produits, susceptibles de déclencher des émanations très toxiques.
Une fois toutes ces bonnes habitudes prises, vous pourrez enfin respirer un grand coup.
Pour en savoir plus sur les différents polluants et leur occurrence dans les pièces de la maison, rendez-vous sur le site Prévention Maison, créé par le Ministère de la Santé.
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